Né à Bologne en 1890, Giorgio Morandi sort de l’Académie des Beaux-Arts en 1913. Il découvre alors les peintres français Cézanne et Renoir, dont la densité des formes et des couleurs l’inspireront toute sa vie. Les œuvres des italiens Giotto et Ucello exerceront également une influence majeure sur son art: l’espace dans la peinture de Giotto et la trame géométrique des tableaux d’Ucello (1). Il participera à bon nombre d’expositions en Italie (Bologne, Rome, Florence, Milan), mais aussi en Allemagne, en Grèce, en France, aux Etats-Unis.

S’il est un temps marqué par une tendance futuriste (qu’il découvre vers 1914 en côtoyant des artistes tels que Osvaldo Licini et Mario Baccheli), il développe rapidement un style qui lui est propre. Vers 1920, il se consacre entièrement à ses recherches picturales et expose de moins en moins.
Les tableaux de Morandi montrent des paysages et des autoportraits, mais la majeure partie de son oeuvre est constituée de « natures mortes », peintes en série comme autant de variations sur le même thème. Il y met en scènes divers objets alignés sur une table: bouteilles, cubes, bols, parfois un coquillage ou un fruit, dans des tons monochromes et rangés selon une précision géométrique. La sobriété et le calme qui ressort de ses toiles entraînent le spectateur vers une attitude contemplative, voire une réflexion philosophique sur le silence et la simplicité.
Récompensé par de nombreux prix de son vivant (premier prix de peinture de la Biennale de Venise en 1949, Grand prix de gravure de la IIe Biennale de São Paulo en 1953, Grand Prix de peinture de la IVe Biennale en 1956), Giorgio Morandi meurt le 18 juin 1964 des suites d’une longue année de maladie. Après sa mort, d’importantes expositions lui seront consacrées (dont une au Bozar de Bruxelles en 2013), et il inspirera de nombreux artistes, cinéastes et écrivains qui lui rendront hommage dans leurs productions (Federico Fellini, Pierpaolo Pasolini, Paul Auster,…).
Julie Bardiau
merci