1,3 milliard de tonnes de nourriture (soit un tiers de la production mondiale) sont jetés chaque année.
L’empreinte carbone de la nourriture produite mais jamais consommée est estimée à 3,3 milliards de tonnes de CO2 dans le monde : les engrais, les pesticides qui polluent les sols, l’eau gaspillée inutilement…
A ce propos, Monique Martin nous exprimait déjà son indignation au travers d’une série de dessins remarquables et intrigants.
2014, année européenne de la lutte contre le gaspillage
1,3 milliard de tonnes de nourriture (soit un tiers de la production mondiale) sont jetés chaque année.
L’empreinte carbone de la nourriture produite mais jamais consommée est estimée à 3,3 milliards de tonnes de CO2 dans le monde : les engrais, les pesticides qui polluent les sols, l’eau gaspillée inutilement…
A ce propos, Monique Martin nous exprimait déjà son indignation au travers d’une série de dessins remarquables et intrigants.
« L’oeuf », contre la surexploitation
« Un œuf immense apparaît dans un paysage désert. Les êtres humains rentabilisent immédiatement cet évènement en le transformant en une sorte d’attraction géante. Soudain, un oiseau de proie, géant lui-aussi, surgit et se met à couver l’œuf. Un oisillon naît mais finit par mourir, abandonné par sa mère et tué par les humains. Tout finit par un bombardement d’œufs géants, lâchés par un groupe d’oiseaux de proie. »
L’œuf, paru en 1983 sous son vrai nom, est sans doute l’album le plus énigmatique de Monique Martin.
Alors qu’on lui demande de participer à un salon d’ensemble sur « l’oeuf vu par les artistes », elle écrit ceci:
« …emballée par le sujet, je ne savais pas où j’allais, d’un dessin à l’autre, j’aimais de dessiner des choses terrifiantes, terribles, culpabilisantes. Je me laissais aller instinctivement, sans plan prémédité.
J’étais contre! Contre quoi? Contre nous, contre notre exploitation, contre l’esprit de rendement… On ne laisse pas en paix le monde paisible de la nature… Il y avait un bel équilibre général et nous, nous avons tout abîmé, il n’y a plus d’espoir… »
Cette histoire sans paroles et sans message évoque donc bien certains thèmes en adéquation complète avec celui de l’année 2014, « contre le gaspillage »: surexploitation de la planète et de la nature, obsession de la rentabilité, société de consommation, appropriation des biens d’autrui, tolérance, droit à la vie.
L’œuf – Gembloux : Duculot, 1983
Pour en savoir plus sur 2014, année européenne contre le gaspillage
Projet de gestion durable de l’alimentation
Delphine Demoisy (graphiste plasticienne, communicante web)