Tome 2: où l’on en apprend plus sur l’ « humanité » d’Ernest et Célestine…

Les personnages de Gabrielle Vincent sont un ours et une souris mais ils ont un côté très « humain ». Qu’en pensez-vous?

Absolument! Je vais vous raconter une anecdote. Quand Gabrielle Vincent est décédée, elle était en préparation d’un nouvel album et un dessinateur spécialiste de la faune a voulu reprendre le dessin pour le terminer. Il dessinait admirablement ! Mais les personnages de Monique étaient tellement humains, et ce monsieur tellement scrupuleux dans le rendu d’un animal, que c’était totalement hors-propos.

On peut dire que chacun se retrouve un peu dans les attitudes d’Ernest et Célestine…

Ernest et Célestine. Au musée.Toutes les attitudes sont humaines. Prenez Ernest et Célestine au musée, par exemple : Célestine est une petite fille qui tire Ernest pour dire : « Ecoute, maintenant ça suffit ! Tu es en train d’admirer ce tableau depuis dix minutes ». Toutes ces attitudes sont tellement justes. Monique avait fait de son métier une vocation, et s’était refusé la maternité pour aller au bout de ce travail artistique. Alors, la maternité est devenue un sujet d’obsession. Pendant des années, elle n’a fait que des maternités : des enfants dans toutes les positions. Ses petits neveux (elle en avait cinq), et elle les a croqués de toutes les façons. Elle les invitait chez elle, jouait avec eux, les faisait glisser de la rampe, et faisait avec eux des camps et des pique-niques,… Toutes les scènes de ses petits livres, au fond, sont des scènes qu’elle a vécues en tant que tante ou amie de couples d’amis dont elle prenait les enfants à charge.

Pourquoi alors avoir choisi de dessiner un ours et une souris?

Je ne sais pas exactement mais je peux vous dire que Monique était fascinée par le cirque. Elle croquait admirablement les lions, les chevaux, les singes, tous les animaux. Elle était fascinée par les animaux. Pourquoi avoir choisi une petite souris et un ours ? La souris, probablement pour sa discrétion et son côté espiègle. L’ours, à mon avis, c’est parce que celui-ci a quelque chose de pathos, d’affectueux, et un des grands thèmes de Monique, c’est la tendresse. Ça, c’est indubitable.

 

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