1,3 milliard de tonnes de nourriture (soit un tiers de la production mondiale) sont jetés chaque année.

L’empreinte carbone de la nourriture produite mais jamais consommée est estimée à 3,3 milliards de tonnes de CO2 dans le monde : les engrais, les pesticides qui polluent les sols, l’eau gaspillée inutilement…

A ce propos, Monique Martin exprimait déjà son indignation au travers d’une série de dessins remarquables et intrigants. C’est « L’oeuf ».

Cette histoire sans paroles et sans message reste terriblement actuelle en cette période de confinement et de remise en question de nos modes de consommation: surexploitation de la planète et de la nature, obsession de la rentabilité, société de consommation, appropriation des biens d’autrui, tolérance, droit à la vie. Beaucoup de scientifiques et personnalités publiques s’unissent aujourd’hui autour d’un seul mot : DECROISSANCE. C’est bien le thème de cet étrange conte paru en 1983…

« L’oeuf », contre la surexploitation

L'oeuf, Monique Martin

« Un œuf immense apparaît dans un paysage désert. Les êtres humains rentabilisent immédiatement cet évènement en le transformant en une sorte d’attraction géante. Soudain, un oiseau de proie, géant lui-aussi, surgit et se met à couver l’œuf. Un oisillon naît mais finit par mourir, abandonné par sa mère et tué par les humains. Tout finit par un bombardement d’œufs géants, lâchés par un groupe d’oiseaux de proie. »

L’œuf est sans doute l’album le plus énigmatique de Monique Martin.

Alors qu’on lui demande de participer à un salon d’ensemble sur « l’oeuf vu par les artistes », elle écrit ceci:

« …emballée par le sujet, je ne savais pas où j’allais, d’un dessin à l’autre, j’aimais de dessiner des choses terrifiantes, terribles, culpabilisantes. Je me laissais aller instinctivement, sans plan prémédité.

L'oeuf, Monique Martin

J’étais contre! Contre quoi? Contre nous, contre notre exploitation, contre l’esprit de rendement… On ne laisse pas en paix le monde paisible de la nature… Il y avait un bel équilibre général et nous, nous avons tout abîmé, il n’y a plus d’espoir… »

Plus d’infos sur « L’Oeuf »? Contactez-nous!

L’œuf – Gembloux : Duculot, 1983

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